L’Union départementale des associations d’anciens combattants et victimes de guerre avait souhaité rassembler l’ensemble du monde combattant pour un hommage solennel à tous les soldats disparus lors d’un conflit demeuré trop longtemps sans nom.
Cette initiative, soutenue par les services de l’État et l’association départementale des maires de l’Aube, revêtait un caractère exceptionnel en ce 1er Novembre. En effet, 60 ans après la fin d’une période douloureuse des deux côtés de la Méditerranée, un rassemblement avait lieu pour le souvenir d’hommes jeunes pour la très grande majorité, trop tôt enlevés à l’affection de leurs proches et de leurs familles. Près de 118 d’entre eux, liés à notre département, décédèrent.
C’est donc devant le monument aux morts avec la présence de membres de la famille d’Yves CONTAT, mérycien décédé sur le champ de bataille pendant la guerre d’Algérie, que se sont rassemblés les élus de la commune, le représentant de la brigade de Gendarmerie ainsi que des Méryciens autour des anciens combattants médaillés et de leurs représentants accompagnés des porte-drapeaux.
M. Gilbert DUNAND fit le récit de cette période douloureuse avant que madame LABILLE, maire de la commune ne retrace la vie d’Yves CONTAT, qui fit partie des victimes.
« Né le 15 octobre 1932 à Paris, Yves CONTAT fait de brillantes études, obtenant son baccalauréat de philosophie au lycée Jeanson de Sailly à Paris puis son diplôme de l’école supérieure de commerce dans la capitale. Après avoir effectué la formation comme élève officier de réserve à Saint-Maixent de septembre 1958 à avril 1959, il devient aspirant de réserve et affecté au 81e régiment d’infanterie en Algérie, dans le secteur de Djidjelli. Le 20 juin 1959, Yves CONTAT quittait le secteur de Texana dans une jeep avec 4 camarades lorsqu’ils tombèrent dans une embuscade minutieusement préparée par les rebelles. Tous les militaires français furent tués sans avoir eu le temps de réagir, à l’exception d’un seul qui survécut jusqu’au lendemain. Yves CONTAT faisait partie des victimes. Il fut enterré le 16 juillet 1959 au cimetière de Méry-sur-Seine, laissant son père Jean ancien combattant de la première guerre mondiale, sa mère Nicole ainsi que sa sœur Claude dans la douleur ».
Après les discours et le recueillement, « La Marseillaise » fut entonnée par l’assemblée et des gerbes de fleurs furent déposés devant le monument aux morts, et sur la tombe d’Yves CONTAT.